Promesse à Léo
17 jan
- « Je t’aime trop Lirio ! ».
- « Ah bon ? Donc c’est trop comment tu m’aimes ? Il y en a trop ? Trop d’amour entre nous ? ».
- « Bien sûr que non Lili, il n’y a jamais trop d’amour ».
- « Oui mais tu sais Tata, quand on dit le mot trop c’est qu’on en a plus qu’il n’en faut donc il faut dire je t’aime beaucoup ».
- « Tu as raison Lirio, alors je t’aime beaucoup mais jamais trop ».
Les paroles de ma nièce Lirio raisonnent dans ma tête. « Trop… ». Elle pourrait me dire que j’ai été trop forte. Quand on suit son raisonnement pertinent, le mot « trop » indique l’excès, l’abus. L’excès de force, l’abus de force. Elle a raison ma Lirio. Tata est temporairement à bout de force et doit recharger les batteries pour repartir de plus belle.
Lorsqu’on perd son enfant, sa vie passe instantanément du bonheur parfait à l’agonisante survie et cela demande beaucoup d’énergie et de temps.
« La survie est le prolongement de l’existence au-delà de la mort » (source : le dictionnaire Larousse). Pour survivre, pour continuer à vivre sans son enfant mais avec un tel traumatisme, on puise une force inouïe au fond de soi qui nous fait avancer coûte que coûte. Cette force atteint son paroxysme quand elle est mêlée à la force de l’amour éternel et inconditionnel pour son enfant. Ce mécanisme entraîne parfois une ambiguïté difficile à appréhender.
En effet, la force de l’amour maternel et paternel est infinie, n’a aucune limite dans le temps et dans l’espace alors que la force physique et psychique, possède, quant à elle, un seuil de tolérance. Passé ce seuil, qui est propre à chacun, corps et esprit finissent par être en surcharge voire en surchauffe. La réalité nous rattrape mais contrairement à la période précédente, on ne sait pas ou plus la gérer. On s’épuise à force de se débattre. On se fatigue à ne pas admettre. C’est très technique, je le reconnais. Très vicieux aussi.
Accepter que ça ne va pas bien apparaît alors comme une faiblesse. Et s’il y a bien une chose que promet un parange à son enfant, c’est d’être fort. Combien de fois nous l’avons répété à Léo… Or il faut savoir distinguer la force de l’amour pour notre enfant perdu de la force de se réveiller tous les matins sans lui. Force du cœur et force du corps. Il y a des jours où c’est dur de se lever mais tous les jours nous débordons d’amour pour notre Fils. Cet amour nous porte et nous portera toujours même quand muscles et cerveau seront en congé.
Léo m’a rendue Maman et Charles Papa, c’est le plus beau moteur de notre vie.
En ce début d’année, je me suis retrouvée face au vide de notre vie sans Léo et son absence me fait parfois perdre l’équilibre et la raison. Je suis capable de mettre une énergie folle à être une maman (presque) parfaite même dans le deuil. C’est dire. Une lutte permanente, souvent avec soi-même. Ne pas flancher. Même tomber enrhumée, je n’y arrivais plus tellement la résistance fonctionnait à plein régime. Mais pour aller bien, il faut savoir admettre quand ça va moins bien ou pas. Quand la réalité est trop dure à encaisser. Le terme trop prend alors ici tout son sens. C’est trop dur sans Léo. Trop injuste. Trop triste.
Reconnaître tout cela, ce n’est pas reculer comme je le pensais, c’est faire un pas de plus en avant. C’est être fort dans la faiblesse. C’est préparer l’avenir. C’est accepter les émotions. C’est prendre soin de moi, de nous. Et un jour, Papa Carlito et Maman Julie iront mieux même bien.
Comme nous l’avons promis à Léo.
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Tes mots sonnent toujours aussi juste et me bouleversent toujours autant…
Il n’y aura jamais trop d’amour pour Léo, juste un amour infini et éternel.
Je vous envoie à tous les deux toute mon énergie et mes bonnes ondes pour vous requinquer et que vous retrouviez toute votre force.
Bises à tous les deux et bisous volants à Léo.
Merci de tout cœur !
Que Léo vous donne le courage d’avancer. Il y aura jamais trop d’amour ❤️bon courage much love.
Merci beaucoup !
Au petit Léo
Cher petit être de quelques mois qui nous a quittés si soudainement, pourquoi cette mort est elle encore possible de nos jours ???
Cette fatalité cruelle et injuste pour ceux qui donnent la vie,entouré d’amour.
La vie, la mort, tout est parfois si absurde chez les êtres vivants.
Votre vie ne sera jamais plus la même sans votre petit Léo, et dieu vous l’a repris pour une bonne raison, même si c’est dur à accepter, garder espoir en la vie, de la haut votre petit Léo vous transmettra des messages, soyez patients, ne rester pas dans l’isolement, cela vous tuerai un peu plus, partagez votre peine avec d’autres parents dans votre cas, cela vous aidera peut être à mieux accepter la douleur. Regardez autour de vous…
Paix à ton âme petit Léo
une maman de deux enfants 27 et 6
Merci infiniment.