Entre ciel et terre

5 sept

« Merci à toutes et tous, présents ou non, entre ciel et terre », voici quelques mots extraits du discours que j’ai prononcé à notre mariage. J’aime beaucoup cette idée de lier nos deux mondes, celui des personnes qui nous sont chères et qui ont quitté cette terre, celui de Léo, et le nôtre. Notre famille est composée de pieds sur terre et de têtes en l’air et je n’ai pas envie qu’une frontière puisse nous séparer. La mort le fait déjà et c’est bien assez douloureux ainsi. Alors, nous avons créé une petite passerelle que j’imagine en forme d’arc-en-ciel : notre petit pont tout coloré et bordé d’étoiles qui scintillent jour et nuit. On peut y envoyer des messages, des ballons, des bisous. On peut également recevoir des plumes, des étoiles filantes ou tout autre petit signe magique.

Notre passerelle arc-en-ciel, celle entre ciel et terre, unit nos cœurs, nos vies, nos esprits mais malheureusement ne peut accomplir le miracle de réunir nos corps. C’est ainsi. Comme le dit Charles, nous l’acceptons car nous n’avons pas le choix mais nous acceptons aussi d’en souffrir pour le restant de notre vie car on ne pourra jamais l’emprunter nous-même. C’est le prix à payer pour qu’elle puisse exister, être conscient qu’elle ne nous ramènera pas notre enfant.

Notre passerelle est ouverte chaque seconde car jamais la communication ne s’interrompra ; elle est, elle aussi, infinie. Elle est aussi mobile et nous suit partout. Le jour de notre mariage elle s’étendait du domaine où nous étions jusqu’au ciel, je le voyais et le ressentais dans chacun des cœurs de nos invités. Chacun d’entre eux l’a utilisé ce beau 29 Juin. Mon « Papa-pasteur » l’a également très bien mise en valeur dans son texte d’officiant de cérémonie laïque. « Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bonjour, tout d’abord levez tous les yeux au ciel et faites un coucou à Léo, coucou à Francisco, vous êtes dans nos cœurs et nous vous aimons, donc bienvenue à vous tous ». Léo et mon beau-papa étaient là grâce à cette passerelle et grâce à tous ces yeux levés au ciel. C’est d’ailleurs ce chemin qu’ont emprunté les ballons que nous avons lâchés, pendant notre Vin d’Honneur, dont notre ballon en forme de cœur, que Charles et moi tenions de nos mains de parents amoureux de leur petit garçon qui attendait sagement à l’autre bout de toutes ces couleurs dont le noir ne fait pas partie, ou plus.

Cette passerelle me fait du bien, me rend folle parfois car j’aimerais pouvoir marcher dessus, voire même courir, pour pouvoir serrer mon Fils dans mes bras. Mais grâce à elle, je suis reliée en permanence à lui, je peux accomplir certaines choses qu’une maman est censée faire de manière normale et spontanée comme lui parler, le surveiller, lui dire combien je l’aime.

Et réciproquement.

Crédit photo : Simon Cabrejo, lâcher de ballons lors de notre mariage, 29/06/2019. Extrait du texte écrit et prononcé par Papours le même jour.

Crédit photo : Simon Cabrejo, lâcher de ballons lors de notre mariage, 29/06/2019.
Extrait du texte écrit et prononcé par Papours le même jour.

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