Ma parfaite vie imparfaite

10 août

Aujourd’hui, il y a eu ce moment, ce regard tendre et complice échangé avec Lohan avant qu’il ne s’endorme sur moi pour sa sieste, cet instant où j’ai regardé une photo de Léo puis mes yeux sont tombés sur l’inscription dans notre cuisine « La vie est belle ». Eh oui…elle l’est. Elle l’est autrement mais elle l’est !

Je sors d’une période, obligatoire, remplie de culpabilité, d’angoisses et de larmes. C’était inévitable et je me rends compte que ce mot revient par cycle dans cette vie de parent endeuillé. Inévitable mais nécessaire, encore une étape que j’ai essayé d’accueillir et d’accepter.

La culpabilité d’aimer Lohan autant que Léo me manque. La culpabilité de profiter de chaque seconde à ses côtés alors que son grand frère n’est plus là. La culpabilité de pouvoir passer une année complète avec lui quand pour Léo j’ai repris mon travail dès la fin de mon congé maternité. La culpabilité de le surveiller constamment quand j’estime, encore parfois, ne pas avoir été capable de protéger Léo. La culpabilité de savourer cet autre bonheur en me disant que, cette fois, il ne s’arrêtera pas. La culpabilité de me projeter plus loin que je ne le faisais en présence de Léo et de justement ressentir que ce qui peut être culpabilisant pour Léo est rassurant pour Lohan. La culpabilité d’être heureuse.

Les angoisses liées au contexte sanitaire du moment qui ravivent toutes nos peurs les plus profondes ; être constamment partagée entre trop en faire et moins en faire juste une seule fois qui pourrait être celle de trop. Les angoisses terribles, qui arrivent dans les plus grands moments de fatigue, où je me dis que si je perdais Lohan, ma vie serait, cette fois-ci, finie, car ma carte survie aurait déjà été épuisée.

Les larmes de joie et de tristesse, de tristesse et de joie. Les larmes lorsque notre vie entre terre et ciel prend tout son sens. Les larmes quand je vois Charles faire rire Lohan en pensant à cette image presque identique avec Léo. Les larmes d’émotion quand j’observe Lohan sourire au plafond et que, malgré le fait qu’il voue une profonde admiration pour les lumières, je suis remplie d’émotions à l’idée qu’il puisse sourire à son grand frère. Les larmes quand je pense, si tant est que cela soit possible, encore plus à Léo, en l’imaginant grand frère et en réalisant qu’il s’agit d’un rêve irréel.

Je suis prête à passer le cap des quatre mois et demi. L’âge tant redouté que Léo aura à tout jamais. Je suis prête et je l’attends de pieds fermes. Le décompte a commencé puisque Lohan a fêté ses trois mois hier. Je m’attends à un immense soulagement après ce jour, un soulagement irrationnel certes mais un soulagement psychologique. Et en attendant, je continue de profiter de ma parfaite vie imparfaite.

Article Ma parfaite vie imparfaite

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2 Réponses à “Ma parfaite vie imparfaite”

  1. Monique ARTERO 10 août 2020 à 19:46 #

    C’est une si parfaite description de ce que cette période a de magnifique, d’incroyablement magnifique et d’un peu angoissant aussi car ce petit Lohan est si précieux, comme l’était Léo bien sûr…mais Lohan a droit à sa propre vie, légère et confiante en l’avenir, avec son grand frère à ses côtés pour l’aider à dépasser les moments plus compliqués…Lohan est là, pour notre immense joie, et il vivra une vie pleine, généreuse et riche et longue, longue et Léo continuera à briller tout là-haut pour éclairer sans relâche le chemin de vie de son petit frère tant aimé au-delà des étoiles, au-delà de l’absence, au-delà de la destinée et au-delà de nos larmes…car ce que Léo veut, de ce quelque part où il se sent bien, à présent, c’est que ses parents qui lui ont tant donné et qui continuent à l’aimer au-delà de tout, trouvent enfin le goût du bonheur et de l’apaisement…

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