13.11.22
13 nov
Mon Fils,
Léo, tu aurais eu cinq ans aujourd’hui. Cinq ans, de bonnes joues avec tes fossettes, tes cheveux noirs tombant par-dessus tes petites oreilles. Un profond regard, un sourire plein de gentillesse. Tu ne porterais que des baskets pour faire comme papa, tu serais toujours à vélo, même dans la maison. Tu aurais le double tout pile de l’âge de ton petit frère. Tu prendrais ton rôle très au sérieux tout en souhaitant avoir tes moments à toi pour jouer à construire des fusées avec ton petit tournevis. Tu serais fan de l’espace, tu nous dirais que tu voudrais devenir un astronaute. Plus-tard.
Mon astronaute, je ne suis toujours pas capable de rêver de toi la nuit mais je t’imagine parfaitement le jour. Je te vois grandir alors que tu n’es plus là. Je te vois évoluer avec nous, si près. L’émotion m’envahit mais j’ai appris à t’imaginer à défaut de ne pouvoir te contempler. J’ai récemment entendu, dans une série que j’aime beaucoup, que le deuil traverse chaque partie de notre corps avant de s’y installer indéfiniment. Je crois que nous sommes à ce stade. Le deuil et la douleur font parties intégrantes de notre vie. Ton absence fait partie de notre vie.
Sache que je vais bien, nous allons bien. Nous évoluons, aussi, ici.
Ton petit grand frère est une merveilleuse et malicieuse personne qui nous fait bien rire et nous comble de bonheur. Il adore les tracteurs et les engins de chantier. D’ailleurs, hier lors de notre visite au Petit Jardin, il ne voulait pas rendre le tracteur qui est dans l’une de tes deux boîtes à souvenirs. On aurait presque vécu une scène normale de dispute de jouet entre deux frères. Il adore sauter partout, tout le temps. Il est gentil, poli, bienveillant, respectueux. Je crois que ce n’est pas un hasard qu’il soit blond aux yeux bleus mais il a ton regard qui pétille. Il est solaire et passe son temps à chercher la lune. J’aime me dire que vous êtes connectés. L’autre soir, je l’ai entendu dire « Léo ». Mon cœur s’est littéralement figé. Puis j’ai réalisé qu’il souhaitait regarder un dessin animé qui porte ton nom. Il te voit sur plusieurs photos dans notre maison et t’appelle « le bébé ».
Ton papa, que j’aime encore plus chaque jour, est une solide moitié sur qui je peux me reposer. C’est un vrai chef de famille, il prend soin de nous tous, jour et nuit, et nous aime à la folie. Tu lui manques profondément mais lui aussi a appris à t’imaginer à défaut de ne pouvoir t’enlacer.
Ton petit chien est une truffe d’amour qui nous a fait une grande frayeur cette année. Nous avons failli le perdre. Revivre ce sentiment d’impuissance face à la perte possible d’un autre membre de la famille m’avait complétement anéanti. La vie n’a plus le droit de nous briser, nous avons assez donné.
Quant à moi, j’aime dire que les planètes sont enfin alignées. J’ai trouvé cet équilibre que je cherchais tant entre vie personnelle et vie professionnelle mais surtout entre ciel et terre. Je travaille à l’hôpital, en maternité plus précisément. J’ai la chance inouïe de partager les premiers instants de vie de tous ces petits-êtres avec leurs familles. Je travaille aussi en crèche où mon quotidien se résume à de la joie. Et chaque jour je porte ma pochette « Julie, auxiliaire de puériculture » dans une poche et mon petit guide des étoiles dans l’autre.
Je termine ces lignes au matin du 13 novembre, ton petit grand frère à mes côtés. Il me demande si je travaille, je lui réponds tendrement que j’écris. C’est encore dur et tôt pour lui en expliquer plus mais cela viendra quand il le souhaitera.
Nous te souhaitons un merveilleux et cosmique anniversaire Léo, nous t’aimons infiniment !
Et de la part de Lohan : « uxgh(egseewsxzqa ».
Ta maman qui t’aime.
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